Ce Samedi 7 décembre, nous emmenions les élèves du collège Lucie Aubrac à Lille, le temps d’une escapade à la maison de la photographie. Au menu du jour, la découverte de trois artistes différents : Jorge Rivas-Rivas, Reka Nyari, Hubert Humka. Parce que vous ne connaissez pas nécessairement ces artistes, nous vous racontons ce que les enfants (et nous aussi !), avons retenu de cette visite.
Jorge Rivas-Rivas : Au fil du fleuve
Vénézuelien devenu parisien, Jorge Rivas-Rivas nous a surpris avec cette exposition intitulée « au fil du fleuve ». En premier lieu, c’est la taille des différentes photos qui nous aura intrigués : petites pour la plupart, bien loin des grands clichés habituels des expositions de photographie. Plus encore, les photos étaient floues… En photographiant les fleuves de différentes villes, l’artiste ne nous invitait pas simplement à nous plonger dans l’instant qu’il avait capté, mais plutôt à nous inscrire dans une ambiance particulière, quelque chose à méditer plus qu’à consommer. Et c’était là tout l’intérêt du flou, qui aura eu son petit effet, aussi bien chez les élèves que sur nous, les tuteurs d’Objectif Réussite.
Reka Nyari : Ink Stories
Ici, c’est une série de photographies beaucoup plus imposantes que les collégiens ont pu admirer. Nous nous plongeons dans l’histoire de Ginzilla, jeune femme issue d’une famille japonaise traditionaliste et conservatrice. Oppressée par cet environnement qui l’emprisonne, elle se libèrera par le tatouage. L’entièreté de son corps est ornée de tatouages Irezumju, exécutés selon une méthode extrêmement douloureuse. Plus encore, ces tatouages sont un renvoi explicite à la culture criminelle des gangs Yakusi. La référence au symbolisme de la Geisha japonaise est revisitée, si ces canons n’ont pas été détruits. C’est enfin la nudité totale et assumée de la femme sur ces photographies qui aura terminé de saisir les élèves.
Hubert Humka : Death Landscapes
C’est une ambiance particulière qui régnait à l’étage de la maison de la photographie de Lille pour cette dernière série de photographies. Ambiance particulière pour ne pas dire glauque. Le concept de l’artiste ? Photographier des lieux à priori banales, voire charmants, où des drames ont en réalité eu lieu. En témoigne cet idyllique pont allemand qui, lorsque l’on s’approche de la pancarte pour en apprendre plus, nous révèle son nom : le pont des suicides. Cette exposition vous prend aux tripes, et nous donne un autre regard sur les lieux. Au sortir de cette dernière série de photographies les collégiens repartiront avec une idée finale : celle qu’un endroit, c’est d’abord une histoire avant d’être une image.
SI les collégiens n’ont pas tout de suite saisi toutes les nuances des différentes photographies, le fait de devoir répondre à un questionnaire les a encouragés à s’intéresser plus exactement aux histoires et au pourquoi des œuvres. Finalement, nos explications finales n’ont fait que confirmer nos intuitions : les élèves ont bien compris ce qu’ils ont vu et semblent avoir aimé, en témoigne Mohammed à la fin de sortie : « c’était une des meilleures sorties depuis le début de l’année ».
Il y aurait évidemment encore tant de chose à dire, à raconter, et à expliquer autour de ces expositions. Nous vous invitons donc à vivre la même expérience que les élèves du collège Lucie Aubrac, en vous rendant à la maison de la photographie de Lille qui depuis 2003, propose de superbes expositions.