Annoncée par le candidat Emmanuel Macron lors de la dernière élection présidentielle, la réforme du Baccalauréat a été dévoilée par le ministre de l’Éducation Nationale, Jean-Michel Blanquer le 14 février dernier. Retour sur les principaux changements.
Il y a 20 ans, Claude Allègre souhaitait “dégraisser le mammouth” que représente l’Éducation Nationale. C’est aujourd’hui à Jean-Michel Blanquer, que revient la lourde tâche de réformer l’un des principaux postes de dépense de l’État. Celui-ci a souhaité s’attaquer à la réforme du lycée. Ainsi, l’une des principales nouveautés annoncées par le ministre est la suppression des filières S, ES et L, qui existent depuis la réforme de 1995. Le gouvernement souhaite désormais permettre aux lycéens de choisir leurs disciplines de spécialités, auxquelles il faut ajouter le socle commun : Français (puis Philosophie en Terminale), Histoire-Géographie, Enseignement moral et civique, Langues ainsi qu’Humanités scientifiques et numériques. Vous trouverez par ailleurs en fin d’article un document récapitulatif des disciplines de spécialités proposées. En ce qui concerne l’enseignement technologique, l’organisation actuelle des filières est maintenue.
L’autre grande nouveauté de cette réforme est la mise en place du contrôle continu. Celui-ci comptera désormais pour 40% de la note finale. Afin d’assurer l’égalité entre les lycéens, le ministère souhaite proposer une banque commune d’épreuves. De plus, les copies seront harmonisées et corrigées par d’autres professeurs que celui de l’élève. Le reste des épreuves écrites représente donc 60% de la note finale. D’une part, les traditionnelles épreuves anticipées de Français qui auront lieu en classe de première. D’autre part, deux épreuves de spécialités (en fonction du choix des candidats) ainsi qu’une épreuve commune de philosophie. Enfin, un “grand oral” commun aux candidats, se déroulera en classe de Terminale, sur un modèle similaire à celui de l’Italie.
Des avis contrastés
Néanmoins, les avis concernant cette réforme divergent. Ainsi, la Conférence des associations de professeurs spécialistes (qui regroupe tous les domaines : de la biologie aux lettres en passant par les sciences économiques) s’est dite inquiète, à travers une lettre ouverte au ministre. Ils relèvent en effet la question de l’extension du contrôle continu, qui risquerait d’accroître les inégalités entre élèves. De plus, la mise en place d’enseignements “majeurs” et de “mineurs” aboutirait, selon eux “à une concurrence délétère entre les disciplines et les établissements, brouillera les repères de l’orientation, et compliquera à l’excès la rédaction des programmes.” Le ministère a de son côté précisé que les lycées n’auront pas l’obligation de proposer un minimum de spécialité. Ainsi, sept sur douze devraient être proposés “dans un périmètre raisonnable”. Toutefois, la question des différentes combinaisons de matières possibles n’a pour l’heure, pas été tranchée.
De son côté, l’UPS (Union des Professeurs de classes préparatoires Scientifiques) a salué la “qualité des nouveaux programmes scientifiques”. L’enseignement en Mathématiques devrait ainsi se rapprocher des préconisations du rapport coécrit par le mathématicien Cédric Villani. En Physique-Chimie, un lien plus fort est désormais établi avec l’enseignement des mathématiques, en plus d’une partie expérimentale jugée “ambitieuse”. Seul bémol, l’enseignement de l’informatique en classe de seconde ne semble pas à la hauteur.