“L’amour de la démocratie est celui de la liberté”, Montesquieu. Cette liberté est aujourd’hui l’un des sujets qui bouleverse l’actualité, notamment lors des récentes éléctions. Mais d’où vient cette fameuse démocratie ?
La démocratie à ses débuts
La démocratie tire son nom du grec ancien ; c’est l’addition de « demos » (le peuple) et « kratos » (le pouvoir), ce qui signifie donc littéralement le « pouvoir du peuple ». La démocratie est en effet une forme de gouvernement où le peuple est souverain et exerce donc le pouvoir. Durant l’époque de la Grèce antique, c’est la première fois qu’une telle construction politique est créée. Cette « démocratie » présente cependant de nombreuses différences avec nos systèmes actuels !
Au 6ème siècle av. JC, à Athènes, après de nombreux remaniements des institutions, le pouvoir est en grande partie remis entre les mains des citoyens. Ici, la notion de citoyen reste à nuancer car c’est un statut dont ne bénéficient pas tous les habitants de la ville : les femmes et les esclaves en sont exclus. Le nouveau fonctionnement de la Cité-Etat implique des mécanismes neutres comme le tirage au sort, pour désigner des jurés ou attribuer des tâches aux citoyens.
En effet, attribuer le pouvoir au peuple c’est créer de nouveaux défis, notamment sur la prise de décision par un grand ensemble de personnes et sur la notion d’égalité. C’est ainsi que des principes tels que l’égalité des citoyens face à la loi ou le suffrage universel ont été construits au cours de l’histoire de la démocratie !
Le développement de la démocratie
La démocratie entraîne donc certains défis à relever afin de pouvoir diriger efficacement un système. On peut dès lors distinguer deux principaux types de régimes démocratiques :
La démocratie directe
Dans cette situation, le peuple dirige sans l’aide de représentants. Cette organisation est complexe à mettre en place avec un grand nombre de citoyens, notamment à cause de la difficile circulation de l’information. On la retrouve donc dans des systèmes plus petits, par exemple dans des systèmes fédéraux comme chez nos voisins les Suisses où certains cantons en font usage.
La démocratie semi-directe
C’est le type de démocratie le plus répandu. Dans cette organisation, le peuple élit un ou plusieurs représentants pour manier le pouvoir en son nom. Cependant le peuple conserve des moyens d’interventions pour exprimer ses opinions. Les référendums et les initiatives populaires sont ainsi des exemples d’intervention qui permettent au peuple de compléter et influencer les décisions prises par leurs représentants. Au sein de ce système hybride, il existe de nombreuses variantes : on peut par exemple citer les régimes parlementaires (comme au Royaume-Uni) ou les régimes présidentiels (comme en France) !
La démocratie de nos jours
Aujourd’hui, la démocratie est un système largement répandu dans le monde entier bien qu’il existe des pays qui utilisent encore d’autres formes de régime comme la monarchie (Arabie Saoudite, Oman…), ou ne possèdent qu’un unique parti politique (Chine, Vietnam…).
Bien que depuis le XXème siècle l’accès à la vie politique semble s’être amélioré dans la plupart des pays avec la suppression de lois discriminatoires et l’accès au vote de l’ensemble des citoyens (femmes, minorités ethniques…), cela reste difficile d’évaluer correctement le développement de la démocratie.
Il existe cependant des indices comme « l’indice de démocratie » du groupe The Economist, qui évalue la qualité du niveau démocratique de 167 pays dans le monde. Cet indice utilise notamment des critères basés sur le processus électoral, les libertés civiles, le fonctionnement du gouvernement et autres. De plus, il existe aussi de nombreux observateurs dans les institutions, ou encore des partis externes qui veillent au bon déroulement du processus démocratique (comme les élections).
En effet, le développement de la démocratie dans le monde est soumis à de nombreuses menaces, et ce encore plus avec l’arrivée des nouvelles technologies. La mauvaise circulation de l’information est par exemple un véritable frein à une prise de décision non biaisée par le peuple.
La démocratie fait donc face aujourd’hui à de nombreux obstacles, comme par exemple le risque de fraude pouvant être accentué par l’utilisation du vote à distance. La transition entre différents représentants est aussi parfois difficile notamment à cause de la non-reconnaissance des résultats électoraux : il convient alors de chercher une solution appropriée pour permettre un arbitrage équitable et juste des contentieux entre différents partis.