Vendredi dernier, de nombreux jeunes ont participé aux marches pour le climat organisées dans toute la France. Avec les mesures sanitaires, les rassemblements étaient moins importants que ceux des années précédentes. A celle de Paris, le 15 mars 2019, selon ses organisateurs, ils étaient en effet 40 000 !
Pourquoi existe-t-il un tel engouement des jeunes pour l’écologie ? Quelles sont les figures de ce mouvement ? Comment la jeunesse se mobilise-t-elle concrètement ? Cet engagement est-il facile à tenir ?
C’est ce que nous allons explorer ensemble !
Un engagement, plusieurs origines
La tranche d’âge 18-30 ans est 5 à 10% de fois plus consciente des enjeux écologiques que la moyenne des Français. Pourquoi ?
Tout d’abord, les jeunes sont confrontés aux changements climatiques depuis leur naissance. Fonte de la banquise, déforestation de l’Amazonie, Fukushima, les exemples de catastrophes écologiques ne manquent malheureusement pas !
Dans le même temps, ces sujets commençaient à être abordés sur la scène internationale, avec le sommet de la Terre à Rio en 1992 par exemple.
De plus, il faut souligner l’impact qu’a eu l’intégration des notions de développement durable dans les programmes scolaires. Le site du ministère de l’Education nationale promeut pour “Une école engagée pour le développement durable et la transition écologique” ! Les jeunes, habitués à réfléchir sous ce prisme, s’attendent donc à retrouver les fameux piliers du concept (social-économie-environnement) dans la vie “réelle” du monde du travail.
Un engagement porté par des têtes d’affiches ?
Néanmoins, ce n’est pas le cas et face à la situation de plus en plus alarmante, des voix se sont élevées. Evidemment, ici on pense à Greta Thunberg ! Cette activiste suédoise a initié en 2018 la grève scolaire contre le dérèglement climatique. Elle a aussi fait sensation lors d’un discours à l’ONU, en accusant directement les leaders mondiaux de “trahir” la jeunesse en ne prenant pas des mesures assez fortes pour préserver l’environnement !
D’autres activistes, comme Xiuhtezcatl, jeune rappeur américain engagé, soulignent que c’est aux jeunes de prendre les choses en main face à l’inaction des gouvernants.
“J’ai tout à coup compris que c’est ma génération qui devra trouver des solutions au changement climatique.”
Et de nombreux jeunes trouvent des solutions !
- Fionn Ferreira, un jeune Irlandais, a mis au point à 18 ans une sorte d’aimant permettant de collecter les microplastiques en milieu aquatique. Une bonne nouvelle pour lutter contre la pollution !
- Clarisse Merlet a conçu une brique faite en déchets textiles recyclés. La jeune diplômée a ensuite fondé la startup FabBRICK qui commercialise ces briques d’un nouveau style !
Un engagement partagé par toute une génération ?
Inspiré par l’exemple de ces jeunes hors du commun, le reste des 18-30 ans essaye de contribuer à leur échelle. Les jeunes dynamisent l’essor de nouveaux modes de consommation plus respectueux de l’environnement. En effet, sur les réseaux sociaux, il est tendance d’afficher ses derniers achats “0 déchet” ou de relayer son compte Vinted !
Cette prise de conscience ne se limite pas à changer son mode de vie mais modifie aussi les perceptions des jeunes. Notamment en matière d’orientation, puisque les filières tournées vers l’environnement ont la cote. Les jeunes prennent aussi davantage en compte les engagements environnementaux de leurs futurs employeurs lors de leur recherche d’emploi.
Cependant, un enjeu de cohérence se pose aux jeunes : comment allier leur engagement écologique et leur mode de vie numérique ? Les nouvelles technologies sont parfois des outils dans la lutte, mais le numérique pollue plus que le secteur aéronautique !
La vie ultra-connectée, le streaming, les trottinettes électriques, toutes ces autres habitudes de consommation des jeunes émettent de la pollution. Ainsi, on reproche souvent à raison aux jeunes ce décalage entre leurs véritables habitudes de consommation et leurs préoccupations environnementales affichées.
Le défi pour la jeunesse est, tel un funambule, de trouver cet équilibre entre vivre avec son temps et préserver l’environnement !
Enfin, rappelons que des personnes de toutes les classes d’âge participent aux marches pour le climat. Si l’engagement écologique des jeunes est souvent mis sur le devant de la scène, la gravité de la situation climatique requiert un engagement global. Historiquement, les jeunes sont porteurs d’espoir mais l’expérience des aînés est aussi nécessaire pour trouver ce fameux équilibre !