Petits lillois, grandes ambitions !

Ils nettoient la Deûle en kayak, distribuent des protections hygiéniques aux sans-abris et organisent un Escape Game au musée des Beaux-Arts ! Mais qui sont ces jeunes lillois engagés qui sillonnent la ville des idées plein la tête ? Pour le comprendre, Objectif Réussite vous emmène explorer les coulisses du Conseil Lillois de la Jeunesse…

Le Conseil Lillois de la Jeunesse, qu’est-ce que c’est ?

Le Conseil Lillois de la Jeunesse (CLJ) est une instance citoyenne de proposition, de réflexion et d’information à destination des jeunes de 16 à 25 ans habitant, travaillant ou étudiant à Lille. De septembre à juin, ils se réunissent une fois toutes les deux semaines pour réfléchir et débattre de problématiques économiques, écologiques et sociales d’intérêt communal. De ces rencontres naissent des projets que les jeunes s’attachent à mettre en place afin d’améliorer la situation de leur ville et de ses habitants. Pour cela, ils ont la possibilité d’échanger avec des partenaires, des élus municipaux et des services de la ville et n’hésitent pas à se rendre eux-même sur le terrain pour y monter leur action.

Actuelle membre du CLJ, Laëtitia nous raconte qu’elle a, par exemple, « participé l’année dernière à l’organisation d’une conférence/débat sur la question du genre dans l’espace public pour essayer de construire une réflexion sur la manière dont les femmes sont souvent obligées d’évoluer différemment dans la rue ». A l’occasion des élections européennes de 2019, elle a aussi « mené une campagne de communication sur les réseaux sociaux » à l’intention des jeunes électeurs « pour les motiver à aller voter ».

Concrètement, les membres du CLJ se répartissent en quatre groupes de travail qui se dissolvent et se recréent au rythme des pistes et projets définis par les jeunes au cours des Assemblées Générales (tous les 3 mois). En ce moment, la solidarité pour les sans-abris, l’environnement, les discriminations et l’accès à la culture sont mis à l’honneur. Les thématiques explorées sont libres et variées et permettent aux membres du CLJ de se reconnaître pleinement dans les projets qu’ils conduisent.

Et concrètement, qu’est-ce que ça m’apporte ?

L’objectif premier de cet organe de démocratie participative est de permettre aux jeunes d’être acteurs de leur ville et de faire entendre leur voix auprès des élus locaux. A travers ce dialogue intergénérationnel instauré entre la collectivité et les jeunes, la municipalité a la possibilité d’associer les jeunes à sa politique en recueillant leurs idées ou en attribuant des fonds au financement de leurs projets. De leur côté, les membres du CLJ apprennent à découvrir la démocratie de manière active et sont amenés à mieux comprendre les règles qui prévalent à son fonctionnement : respect, confrontation des idées, fossé entre le souhait et la réalité… « A chaque projet auquel je participe j’aime beaucoup le fait de travailler en équipe, c’est toujours hyper enrichissant de pouvoir dialoguer et d’apprendre d’une part à imposer ses idées tout en écoutant celles des autres. », ajoute Laëtitia. C’est finalement un véritable enjeu d’éducation intergénérationnelle qui se cache derrière tout ça.

Pourquoi les jeunes s’engagent-ils ?

A l’heure où les étudiants font grève pour le climat, protestent contre la réforme des retraites ou se donnent la mort pour dénoncer leur précarité, il semblerait que la jeunesse soit plus mobilisée que jamais pour défendre ses idéaux et s’indigner face aux pratiques qui la révoltent. Malgré la crise majeure que traverse la démocratie représentative, la jeunesse, qui a grandi dans la critique, la méfiance et la suspicion du système politique, a su se saisir pleinement de tous les instruments d’expression politique mis à sa portée. A ce titre figurent en tête des formes non conventionnelles de participation politique telles que la pétition sur change.org, l’appel au boycott en ligne ou les coups de gueule en vidéo qui font le tour des réseaux sociaux tandis que les syndicats et partis politiques traditionnels sont plus souvent relayés au second plan.

Ainsi, à l’image des membres du CLJ, la jeunesse est bien présente sur la scène politique en tant que porteuse d’initiatives et vectrice d’une pensée engagée.

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