Brève histoire du baccalauréat

Le BAC, épreuve emblématique du lycéen français, rite de passage vers le monde des adultes, épreuve tant redoutée par certains, tant regrettée pour d’autres, est en ce moment sur toutes les lèvres. En cause, la réforme de M. Blanquer, sujette à de nombreuses critiques. Mais finalement, connaissons-nous vraiment l’histoire du Baccalauréat ? 

Et Napoléon créa le bac

C’est sous Napoléon, en 1808, que le bac est créé. Pour la première session, on ne retrouve qu’une trentaine de bacheliers, tous de sexe masculin. Ce nombre ne va cesser de croître (plus de 1 000 en 1812). Cependant, le bac n’a alors pas de valeur réelle et, alors qu’il y a plus de 100 000 élèves en terminale au milieu du XIXème siècle, seuls 4 600 passent le bac.

L’examen est modifié au fil des années. On introduit en 1830 la première épreuve écrite, la version latine, pour donner plus de valeur à un examen alors considéré comme donné.

Une marche vers l’égalité

Bien sûr, à cette époque, qui dit baccalauréat dit baccalauréat pour les hommes. S’il n’est pas interdit aux femmes de passer l’examen, il leur est impossible de le faire. En effet, le Latin, épreuve indispensable du bac, ne leur est pas enseigné, à l’instar des maths. La première femme à le passer est Julie-Victoire Daubié en 1861 qui bénéficie de l’enseignement de son frère et du soutien de l’impératrice Eugénie. Trente ans plus tard, en 1892, on ne compte toujours que dix bachelières. Il faut attendre l’après-Première Guerre Mondiale pour voir se développer l’accès des femmes au baccalauréat via la création de boites à bac et de cours du soir. Ainsi, en 1920 on compte 1000 bachelières.

D’abord destiné à la bourgeoisie éclairé, le bac se démocratise au fil de son existence. En 1880, Jules Ferry décide de mettre fin à la suprématie du Latin et de valoriser la littérature française. L’école publique obligatoire, gratuite et laïque favorise l’accès à l’éducation. Plus tard, on met en place une nouvelle réforme importante dans les années 1960 : le primaire supérieur, souvent destiné aux familles modestes, est supprimé et le collège unique mis en place. La scolarité devient également obligatoire jusque l’âge de 16 ans. La croissance du nombre de bachelier est impressionnante : 32 000 en 1960, 237 000 en 1970. Il est si important que l’État construit entre 1965 et 1975 l’équivalent d’un collège tous les jours ouvrés !

Jean-Pierre Chevènement annonce en 1985, alors qu’il est ministre de l’Éducation Nationale, qu’il souhaite amener 80% d’une classe d’âge au bac d’ici 2000. Objectif presque atteint aujourd’hui mais des inégalités persistent.

Et aujourd’hui qu’en est-il ?

Aujourd’hui, le bac s’est largement démocratisé. Alors que la proportion de bacheliers sur une génération était de 3% en 1945 et de 25% en 1975, elle était de 79,9% en 2018. Mais son existence fait toujours débat. Beaucoup lui reprochent de n’être plus qu’une formalité sans valeur. Et surtout, le bac ne cesse d’être réinventé. La dernière réforme en date, au coeur des débats, est celle de M. Blanquer dont nous vous parlions dans un article précédent. Le nouveau bac commencera en 2021, affaire à suivre.

Commencez à saisir votre recherche ci-dessus et pressez Entrée pour rechercher. ESC pour annuler.

Retour en haut