Devenez incollables sur l’architecture à Prague !

L’histoire du Prague moderne se lit à ciel ouvert, sur ses bâtiments et autres constructions, vestiges d’un passé riche et tourmenté. Prague a traversé les époques et son patrimoine architectural, remarquablement bien conservé, permet, à la manière du fil d’Ariane, de remonter le temps.
Tentons de percer les secrets de ces édifices, témoins d’un autre temps.

Notre exploration commence à la fondation de Prague, en 900 ap J.C. Prague se construit alors autour de deux châteaux : le château de Vysehrad (berceau de toutes les légendes de la ville) et le très célèbre château de Hradcany. C’est donc tout naturellement qu’apparaissent sur les pentes de ces châteaux une multitude d’édifices romans particulièrement des églises et des maisons. Aujourd’hui, la plupart de ces édifices ont été détruits ou ont subi l’influence d’autres courants architecturaux. Subsistent quelques rotondes, dont la rotonde de Saint Martin, adjacente au château de Vysehrad et des palais qui, à l’image de la Maison des Seigneurs de Kunštát et de Poděbrady, gardent bien caché leur passé roman.

Comme dans beaucoup de pays européens, l’art gothique va petit à petit s’imposer et va briser la sobriété des formes romanes. A Prague, c’est avec le roi Charles IV que l’art gothique se diffuse. Plongé dans la culture gothique dès son plus jeune âge lors de séjours à la cour de son oncle Charles IV de France, le monarque a largement contribué à l’âge d’or de l’art gothique en République Tchèque. L’héritage du roi de Bohême inclut entre autres, la première université d’Europe centrale (l’université Charles) mais aussi le pont Saint Charles, emblème de la ville, et la majestueuse cathédrale Saint-Guy, œuvres de l’architecte Peter Parler.

Au 16ème siècle, la salle Vladislas au château de Prague marque un tournant dans l’héritage architectural de la ville et annonce l’arrivée de la Renaissance tardive (ou maniérisme) en Europe centrale. Ce style ne cherche non plus à imiter la nature comme la Renaissance italienne avait pu le faire mais à traduire l’identité artistique de l’artiste, sa « manière » de faire. C’est le roi Rodolphe II de Hasbourg qui va se faire le porteur de ce mouvement en faisant de Prague un centre artistique majeur. De cette époque nous gardons le belvédère de la reine Anne (dans le jardin royal) ou encore le palais Wallenstein (vestige de la Renaissance classique).

La période qui suit est une période phare pour la ville. Le baroque, qui s’impose à Prague entre le milieu du XVI et le début du XVIIème siècle est intimement lié à l’histoire politique de la ville. Il est en effet l’expression de la contre réforme qui met fin aux revendications indépendantistes des praguois et rétablit la domination des Hasbourgs catholiques. Au début violemment rejeté à cause des changements politiques qu’il traduisait, le baroque finit par se fondre dans l’architecture de la ville pour atteindre son apogée à la construction de l’église Saint Nicolas. Le baroque se retrouve donc par touches, à la surface de bâtiments remaniés par des artistes de l’époque.

Malgré l’acceptation de l’art baroque, les revendications politiques du peuple tchèque ne sont jamais très loin et l’Art nouveau, qui arrive à Prague fin XIXème, va permettre aux artistes de réaffirmer leur volonté de se détacher de l’empire d’Autriche. Prague va devenir la capitale de ce mouvement de la Sécession praguoise, caractérisé par sa riche ornementation aussi bien extérieure qu’intérieure. Mosaïques, ferronneries et stucs viennent alors parer les bâtiments à l’image de Maison municipale de l’architecte Alfons Mucha.

C’est peut-être dans l’architecture cubiste et rondo-cubiste, qui suivent le mouvement baroque que les praguois vont trouver l’expression de leur identité nationale. Les architectes de la ville vont s’approprier le mouvement pour en faire une version typiquement tchèque qui, aux formes géométrique aiguës du cubisme, associe des symboles slaves. On retiendra de ce courant la maison à la vierge noire ou la maison diamant, chefs d’oeuvre de ce mouvement atypique.

Domination communiste oblige, la ville de Prague est par la suite marquée par les codes architecturaux soviétiques et notamment par le réalisme socialiste. Bien qu’elle garde sur le plan de l’organisation de l’espace urbain des traces de cette période, Prague est probablement l’une des villes des anciennes Républiques populaires qui conserve le moins de monuments de cette époque. On notera tout de même la tour de transmission de Zizkov ou l’hôtel International, constructions typiques de l’architecture stalinienne.

L’architecture praguoise post-communisme tente de timides innovations. Les projets de l’architecture contemporaine ne font pas toujours l’unanimité et les nouveaux bâtiments répondent plus à des critères de fonctionnalité qu’à une recherche artistique spécifique. La “maison qui danse”, réalisation des architectes à l’origine du musée Guggenheim apparaît donc comme la dernière originalité de cette ville, en perpétuel renouvellement.

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