C’était une promesse du candidat Macron en 2017, un vœu formulé aux armées en 2018 et un dispositif qui concernera dès cet été une poignée de volontaires âgés de 16 ans. En effet, une première cohorte de 3000 jeunes issus de 13 départements effectuera son Service national universel (SNU) en juin 2019. Pour le moment en phase de test, le Secrétaire d’État Gabriel Attal espère généraliser le SNU d’ici 2022-2023.
Pourquoi mettre en place un tel dispositif ?
Selon les informations fournies par le gouvernement, le SNU est un projet de société visant à favoriser le sentiment d’unité nationale, autour de valeurs communes. Et ce, notamment en impliquant davantage les jeunes françaises et français dans la vie de la Nation, quel que soit le milieu social ou territorial dont ils sont issus.
De plus, le SNU s’inscrit dans la continuité de la JDC, en ayant pour vocation de faire prendre conscience aux futurs citoyens des enjeux de la défense et de la sécurité nationale via l’expérience d’une vie militaire ou des métiers de la sécurité intérieure par exemple.
Il s’agit enfin de développer une certaine culture de l’engagement auprès des jeunes. Cet engagement pouvant prendre différentes formes, que ce soit en entreprise ou dans le milieu associatif, afin de remédier aux phénomènes de décrochages dont certains jeunes peuvent faire l’objet.
Un service divisé en 3 grandes phases
La première phase, dite « phase de cohésion », durera environ 12 jours et aura lieu en juin. Elle concernera principalement les élèves de troisième qui auront passé leur brevet des collèges. Les jeunes participants seront donc logés sur place par groupe de 10 en « maisonnée », sous la responsabilité d’un encadrant titulaire du Bafa. Au programme, durant ces 12 jours, de la formation aux premiers secours, de la sensibilisation à la protection de l’environnement, de l’autodéfense et du sport. Le tout en uniforme, afin de renforcer l’esprit de cohésion.
La deuxième phase, autrement appelée « phase d’intérêt général », sera quant à elle plus flexible et se déroulera durant l’année de seconde. Les jeunes auront le choix entre 3 options :
- L’option continue qui leur permettra de participer à une action dans une structure professionnelle ou associative sur une période de 15 jours.
- L’option « perlée » grâce à laquelle ils effectueront 30 sessions de 4 heures au fil de l’année, dans des établissements publics, des clubs sportifs ou des associations.
- L’option « projet personnel et autonome » ou « préparation à l’engagement » qui consistera à préparer la phase 3 du SNU.
Enfin, la troisième phase que l’on appellera « phase d’engagement », se déroulera sur plusieurs mois et est facultative, contrairement aux deux premières. Elle pourra prendre la forme d’un service civique, d’un engagement dans les armées ou encore d’un accompagnement auprès d’élèves en situation de handicap.
Un impact positif sur l’égalité des chances ?
Le fait que le SNU vise à favoriser un certain brassage social semble indéniablement aller dans le sens de l’objectif d’égalité des chances. Car rappelons-le, cette mixité sociale donne l’opportunité à des jeunes issus de milieux modestes de se projeter au-delà des barrières psychologiques et géographiques dont ils peuvent faire l’objet. D’autre part, elle permet aussi à ceux originaires de milieux plus favorisés de côtoyer des personnes issues d’horizons variés et de ne pas tomber dans les travers de l’entre-soi.
Le SNU, oui mais à quel prix ?
On l’a vu, les jeunes qui effectueront leur SNU devront être logés et nourris durant la phase de cohésion. D’autant plus que des uniformes devront être confectionnés et des encadrants rémunérés pour leur travail. Il faudra également être en mesure d’accueillir environ 800 000 jeunes chaque année, et par conséquent avoir les infrastructures nécessaires. Evidemment tout cela a un prix et selon un membre de la commission des finances de l’Assemblée nationale, il faudra prévoir :
- Entre 10 et 15 milliards d’euros pour les coûts d’infrastructures (bâtiments, terrains, équipements, etc.)
- Entre 1 et 3 milliards d’euros pour les coûts de fonctionnement (rémunérations, provisions alimentaires, etc.)